Hier soir, alors que je regardais ma fille feuilleter un livre de princesses, elle s’est arrêtée, perplexe, en cherchant Coco. Pas la Coco des podiums ou des contes classiques, mais Coco du dessin animé Disney-Pixar, cette vieille dame fripée, chargée d’années et d’histoires. Sa question m’a frappée : “Pourquoi elle n’est pas là, maman ?”
Dans son livre, les princesses sont toutes parfaites. Des cheveux soyeux, des tailles fines, des visages impeccables. Coco, elle, n’avait pas sa place dans ce royaume de beauté normée. Et cette question m’a poussée à réfléchir : pourquoi avons-nous défini que les princesses doivent être belles ? Et surtout, quelle est cette beauté qu’on valorise tant ?
Une beauté construite
Depuis des siècles, les contes de fées nous vendent un modèle de princesse. Blanche-Neige, Cendrillon, Aurore… Toutes jeunes, lumineuses, délicates. La beauté est souvent leur principal “pouvoir” avant même leur courage ou leur intelligence. Mais à quel moment avons-nous décidé que ces traits physiques définissaient leur valeur ?
Pourtant, d’autres figures existent : Mère-Grand, Baba Yaga ou encore Coco. Ces femmes âgées, souvent reléguées aux marges, portent des récits de sagesse et de résilience. Leur visage raconte une vie d’épreuves, de victoires, de pertes, et pourtant, elles ne sont presque jamais célébrées comme des héroïnes ou des modèles de beauté.
Ce que notre regard dit de nous
Ce décalage m’a aussi fait réaliser quelque chose d’important : la beauté que l’on transmet à nos enfants est profondément biaisée. Ce livre que ma fille tenait dans les mains reflète un idéal de perfection. En le comparant à Coco, elle a senti une injustice, un déséquilibre. Elle cherchait une représentation qui, à mes yeux, allait bien au-delà de l’esthétique : une beauté de l’authenticité et des histoires qu’on porte en soi.
Réinventer les princesses
Je veux que ma fille sache qu’on peut être une princesse sans couronne ni robe scintillante. Qu’une peau ridée, un corps fatigué ou un visage atypique n’enlèvent rien à notre valeur. Je veux qu’elle comprenne que Coco est une princesse, non pas malgré ses rides, mais grâce à elles.
Et si, au lieu d’apprendre à nos enfants à admirer la perfection, on leur apprenait à voir la beauté dans les imperfections ? Et si on réécrivait les contes pour que les princesses puissent être fortes, sages, âgées, parfois en colère, parfois imparfaites ? Parce qu’au fond, la vraie question n’est pas de savoir si les princesses doivent être belles, mais comment nous définissons la beauté que nous voulons transmettre à nos enfants.
Qu’en penses-tu ? On peut l’étoffer ou ajuster selon ton style !